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La corruption compromet la mise en place de politiques durables dans les pays de l’OCDE et de l’UE

Gütersloh (ots)

Les récentes découvertes des indicateurs de développement durable (SGI) de la Fondation Bertelsmann montrent que 14 des 41 pays de l’OCDE et de l’UE ne parviennent pas à prévenir la corruption. La France se classe à la 14e place du classement général relatif à la prévention de la corruption.

Entre 2012 et 2016, le score moyen de l’indicateur évaluant les efforts de prévention de la corruption s’est amélioré dans les pays de l’OCDE et de l’UE. Malheureusement, cette embellie n’a pas duré, le score moyen ayant chuté de 6,6 en 2017 à 6,3 en 2022. Quatorze pays se montrent incapables de mettre en place les mesures institutionnelles nécessaires afin de prévenir efficacement les abus de pouvoir. Dans deux de ces pays, les responsables corrompus peuvent même dormir sur leurs deux oreilles, sans crainte d’être inquiétés.

Depuis 2009, le projet SGI examine la résilience des pays de l’OCDE et de l’UE en termes de solidité de la démocratie, de qualité de la gouvernance et de durabilité des politiques économiques, sociales et environnementales. L’indice SGI de prévention de la corruption repose sur les évaluations d’experts concernant les progrès politiques dans chaque pays évalué. « Nos découvertes montrent que les faiblesses institutionnelles dans la lutte contre la corruption ont de lourdes conséquences », explique Christof Schiller, expert en gouvernance au sein de la Fondation Bertelsmann. « Les pays dont les efforts en matière de prévention de la corruption ne sont pas suffisants éprouvent souvent des difficultés à mettre en place des politiques de développement durable, parce que la confiance dans leur capacité à résoudre les problèmes a déjà été minée. »

En Hongrie, qui se place en fin de classement aux côtés de la Turquie, les fonctions clés comme celle de procureur général sont occupées par des proches du parti au pouvoir Fidesz, ce qui fait obstacle aux enquêtes portant sur les membres du parti Fidesz et leur implication dans différents scandales et dans les activités du gouvernement Orbán. En Turquie aussi, les règles régissant les marchés publics exposent à un risque de corruption accru.

La lutte contre la corruption a nettement régressé en Pologne. Depuis 2016, sous la direction du parti populiste de droite PiS, la Pologne a lentement reculé du milieu supérieur du classement au tiers inférieur (place 32). Dans la mesure où l’actuel ministre de la Justice Zbigniew Ziobro a également été nommé au poste de procureur général sous le gouvernement du PiS et où la juridiction suprême ne peut plus être considérée comme indépendante au regard des nouvelles nominations, les efforts en matière de lutte contre la corruption se sont nettement affaiblis.

L’Estonie est récemment devenue un leader dans la prévention de la corruption. Les performances du pays en la matière sont le fruit des nombreux mécanismes institutionnels mis en place par le gouvernement estonien en réaction aux inquiétudes autour de la corruption et des abus de pouvoir. Ses instruments de surveillance comprennent le Bureau national d’audit, le Comité spécial anti-corruption et la Loi anti-corruption. Ces efforts portent leurs fruits, étant donné que le nombre de cas de corruption a considérablement baissé.

Ces exemples montrent que la lutte contre la corruption s’inscrit dans une démarche plus large visant à garantir une politique durable et démocratique. « Même les bons élèves tels que le Danemark et la Nouvelle-Zélande (tous deux en 1ère place) ou la Suède (en 2e place), qui ont été marqués par différents scandales au cours des dernières années, ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers s’ils veulent endiguer la corruption », résume M. Schiller.

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La Fondation Bertelsmann s’engage afin de garantir que chaque citoyen puisse prendre part à la vie politique, économique et culturelle. Nos travaux se concentrent sur l’humain, parce que ce sont ces citoyens qui portent le changement et peuvent faire du monde un endroit meilleur. C’est pourquoi nous nous engageons en faveur de la transmission de connaissances, de la promotion de l’expertise et du développement de solutions. La fondation à but non lucratif Bertelsmann a été créée en 1977 par Reinhard Mohn.

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